Est-ce qu’une réflexion poussée sur la notion du temps nous aide à mieux gérer le temps, à mieux s’organiser, et avoir au final une vie meilleure. On a souvent l’habitude de parler de l’espace-temps, deux notions inséparables, pour illustrer l’existence des choses et leurs dynamique de mouvement. Le temps, nous traverse laisse ses traces , avance sans se préoccuper de nous, il apparait être le seul à posséder toute la liberté de mouvement et le reste des phénomènes en découle, il reste un mystère pour les scientifiques et les philosophes, il est incompréhensible par l’esprit humain, il est extérieur à l’homme, disait Bergson (1) , sur un plan psychologique le temps est relatif pour nous, une heure de joie n’est pas égale à une heure de peine et une heure de plaisir n’est pas une heure de souffrance. Le temps psychologique ou physique est irréversible, alors que l’espace est réversible.
Depuis toujours, l’homme est obsédé du temps. Il veut vivre plus longtemps, et par conséquent veut que son temps soit le meilleur, le défi est de trouver du temps pour faire autre chose, autre que le travail. – J’ouvre ici une parenthèse pour faire un commentaire sur ce sentiment qui montre que nous ne sommes pas parvenus à donner un sens à notre vie, à travers la valeur qui est considérée comme centrale dans nos sociétés à savoir le travail. Nous sommes convaincus qu’autre chose est à explorer pour donner du bonheur pour chacun. –
La notion du temps est intrinsèquement liée à une vérité absolue partagée par tous croyant et non croyant, c’est bien la mort. Dans notre monde actuel, nous parlons d’accélération du temps, est ce une vérité scientifique physique ou une perception phycologique ? Les nouvelles technologies ont-elles une influence sur notre perception du temps, tout est partageable par tous au même moment, tout le monde voit tout le monde, les barrières des frontières sont effacées, et l’horloge est devenue une et universelle.
Nous disons tous que le temps passe, en admettant que le temps c’est « le passé, le présent et le futur », alors que le passé ne passe plus puisqu’il est déjà passé, fait remarquer Etienne KLEIN (2), alors la question qui se pose qui fait passer le temps s’il passe ?
Pour les croyants, la vie dans l’Au-Delà est un prolongement de cette vie pour aller à une vie éternelle. Ceci nous offre une nouvelle vision pour reconsidérer notre rapport avec le temps.
Le destin et le déterminisme influent-ils sur la définition du temps ? Le temps est-il fini ou infini ? Peut-on s’attarder longtemps à s’interroger sans cesse ? Jusqu’à maintenant le temps reste l’élément constituant de notre vie. Le plus important pour chacun est de s’interroger sans cesse sur son projet de vie et sur les traces que chacun va laisser dans l’histoire.
Notre vie est placée entre un passé, un présent et un avenir. Le présent n’a de sens que par rapport au passé et au futur, nous sommes traversés de temps à autre par des sentiments de culpabilité et de responsabilité et la majorité du temps par une absence. On est livré à la vie, à ses passions, à et à ses préoccupations. Au réveil, la situation semble tardive vu du côté de la culpabilité et de la responsabilité, le message coranique nous rappelle que nous sommes des humains et que notre faiblesse est l’oubli, et avec le souvenir, de nouveau un espoir germe de l’oubli, pour se donner à une nouvelle vie, c’est le mystère de la foi qui nous anime, alors quel lien entre foi et temps ?
(1) L. Bergson : Philosophe Français
(2) Etienne KLEIN : Physicien et Philosophe des sciences, Professeur à l’Ecole Centrale Paris
Noreddine ZIANI