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Réflexion sur la société Algérienne

L’Homme n’est pas censé vivre dans la spontanéité en attendant avec un simple espoir que son destin rencontre un jour la voie, qui relie son origine à sa destination pour enfin donner un sens à son existence, malheureusement nombreux de notre communauté, qui sont dans cette attente, alors que d’autres dictent leurs verbes, leurs idées, leurs paradigmes, en résumé ils produisent le monde et le reste le subisse.

Depuis plus d’un siècle des sujets vendu comme reformes, alors que la situation ne change pas , la théorie de la réforme ne produit pas la dynamique nécessaire de changement au sein de la société , l’effort des courants réformateurs est de protéger l’enveloppe musulmane, et non pas la conscience qui fait naître un homme responsable, sans offrir un chemin ou un projet de réforme , sans méthode et sans modèle, on offre une lecture qui réconforte nos illusions, la machine à  penser est en panne, la critique, la déconstruction, la réflexion, sont un héritage lointain.

Certains vivent cette réalité comme une confrontation idéologique et d’autres s’inscrivent dans une démarche d’adaptation et de suivi de l’autre, ainsi nous nous trouvions encore une fois dans l’attente, nous ne sommes pas intéressés par le sort du monde et même pas du notre, bref nous sommes pas intéressés par notre existence.

Dans la société algérienne, tout le monde se salue partout et n’importe où, mais chacun a peur de l’autre, le salut qui signifie l’acte de répandre la paix autour de soi, avec ses semblables, avec la nature et avec les animaux, hélas ceci n’est que geste physique qui s’évapore dans l’atmosphère sans souffle et sans âmes, faire l’économie du geste ne risque pas de changer grande chose dans les relations entre les individus, le problème est ailleurs !!!!

Les mosquées sont pleines, mais les fidèles rentrent et sortent, rien ne change, à la sortie l’esprit n’est pas en cohérence avec le rite accomplie, la parenthèse de la prière laisse grand espace pour l’évolution du mensonge et de la corruption qui font rapidement surface pour reprendre le lead sur le reste du temps et pour redevenir la vraie réalité à vivre.

Dans une société qui observe au moins cinq moments de prières par jour, est une société où le mensonge, la criminalité, le vol, la corruption, le manque de discipline, font défaut à toutes les valeurs éthiques, ceci est en totale contradiction avec les enseignements de la prière.

Un chapitre qui fait mal au cœur c’est le sort de la nature et de l’environnement, qui sont les maillons faibles de la société, tout le monde a le droit de leurs imposer ses lois de destruction massive (rejets des déchets, déforestation, gaspillage d’eau, bétonisation des espace verts, …) ici la nature est injustement traitée, ses droits bafoués, voire inexistants.

Alors que le Coran que les fidèles récitent de jour comme de nuit nous apprend par la beauté du verbe et l’élégance de la structure grammaticale, à faire avec les plantes, la végétation, et les sources d’eau, un espace de paix, de vie et de quiétude, la nature, et L’homme se rencontrent dans l’acte d’adoration par excellence à savoir la prosternation pour attester la soumission à un Dieu unique. Le Coran dessine à travers ses versets un paysage de cohabitation qui regroupe l’homme et la nature. Rare ceux qui font du respect de la nature un geste d’adoration !!!!

L’autre chapitre encore douloureux, sans en finir avec les douleurs et les injustices commises envers ce pays, c’est le témoignage des routes de circulation qui sont depuis des années le théâtre d’accidents répétitives, et mortelles, le code de la conduite n’est qu’un ancien souvenir des salles de formations, si elles ont bel et bien existées, on provoque la mort et la destruction de familles entières sans se rendre compte, le respect des lois et des règles de bonne conduite sur un espace public partagé par des milliers, hélas n’est pas inscris dans l’ADN de l’éducation.

Dans un monde ou l’économie de la connaissance dont les ressources principales la science et le savoir » sont infinies, la plupart des universités et lycées, lieux de sciences et de formation sont en grève pour plusieurs semaines, voire des mois pour certaine ville du nord du pays, les étudiants sont livrés à eux même, cette situation n’inquiété nullement les autorités, ce secteur ne figure pas dans la matrice des priorités des responsable du pays.

Sans s’étaler sur d’autre sujets aussi dramatiques, que les précédents, alors quoi faire ????, quand l’histoire nous enseigne que l’homme est capable de se métamorphoser et d’adopter une éducation civile de bonne conduite, et devient utile à lui-même et à son entourage à condition de définir un but, concevoir une démarche et construire une méthode.

Devant cette situation qui demande des solutions radicales, je m’interroge sur nos responsabilités individuelles et collectives en tant que génération instruite et formée, quoi et comment faire ????

De génération en génération nous vivons sur l’espoir, seul témoin de passage inter-génération, sans qu’il soit porteur de nouvelles idées, de nouveaux projets et de nouveau paradigme, bref d’une nouvelle renaissance…

  • Rien ne vaut le changement par l’exemple, c’est la voie des prophètes et des grands de ce monde, appliquer à soi une éthique et une discipline irréprochable est l’objectif pour entamer le chemin du changement, ainsi Khadija consola le prophète (PBSL) lors de sa première rencontre avec l’ange Gabriel, « Tu n’as pas à avoir peur, car) tu ne coupes pas les liens de parenté, tu aides les faibles, tu secours les pauvres, tu es hospitalier, et tu aides les gens dans leur malheur. »
  • Tout le monde doit se sentir responsable de la situation du pays et de son avenir, lutter contre la médiocrité et l’immobilisme.
  • Je crois à une invitation du peuple à s’exprimer d’une manière référendaire à travers des ateliers de questionnement et d’audit, organiser par des spécialistes qui se regroupent en communauté d’experts dans les domaines de la «sociologie, la psychologie,
  • l’économie, la philosophie, l’éducation, l’urbanisme, l’architecture, le commerce, les relations inter-individus, le rapport avec la religion et avec les références de la société », nous avons besoin d’explorer toutes les pistes pour essayer de comprendre pourquoi cette société est figée dans le temps sans perspectives et sans avenir clair.
  • Questionner tous les acteurs de la société, «les instituteurs, les médecins, les fonctionnaires, les ingénieurs , les professeurs, les agriculteurs, les industriels, les responsables politique à tous les niveaux, les femmes qui s’occupent des activités du foyer, les Imams, les  élèves , les étudiants, les acteurs du services de l’ordre , les commerçants,… », impliqué toute la société dans cet état des lieux, pour répondre individuellement et collectivement à des questions fondamentales, de sens et de responsabilité, ce chantier doit être sponsorisés par les médias visuels, et écrits ainsi que tous les moyens de communications pour faire adhérer à ce mouvement de réflexion et d’étude le maximum de la population.
  • Vient ensuite l’étape de synthèse et de consolidation des idées, ceci doit se traduire par des actions et des projets au niveau local, à commencer par des projets pilotes dans tous les domaines à travers tout le pays,
  • Suivre l’évolution et l’avancement des projets, induire si nécessaire les ajustements adéquats pour faire aboutir les projets,
  • Faire de cette réflexion une priorité nationale, le chantier doit rester apolitique, l’intérêt du pays et de la société est la seule et unique priorité, ce travail doit transcender toute les sensibilité politiques et autres.

Noreddine ZIANI

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