La quête du savoir est un chemin infini, le bonheur est dans le cheminement inlassable vers l’étape suivante de la connaissance, qui mène le savant dans sa quête vers le bonheur de la vérité, et au final vers la source de toutes les vérités. L’homme habité par le questionnement et la découverte du sens des choses. En épistémologie et philosophie des sciences, on doit distinguer le processus actif de production, que nous nommerons la « connaissance » et de son résultat que nous appellerons le « savoir ». L’histoire des savoirs nous a montré que les vérités scientifiques sont parfois des pseudos vérités, des vérités relatives ou incomplètes, cette réalité nous met en garde contre les dangers du concordisme.
Les théories d’Aristote basées sur l’observation ont produits des vérités pour plusieurs siècles, avant que les savants musulmans apportent une nouvelle approche qui s’articule sur trois aspects : le savoir religieux transmis par la révélation, la connaissance du monde acquise par l’investigation, l’expérimentation et la méditation, et enfin, le savoir d’ordre spirituel accordé par Dieu, pour contester certaines vérités aristotélicienne, et annoncer de nouvelles vérités sur l’univers, le monde et l’origine des choses, les savoirs et les connaissances se transmettent entre civilisations. Galilée utilise le concept de l’expérimentation, dont les musulmans furent à l’origine, afin d’en conclure que la vitesse d’un objet est indépendante de sa masse dans le vide. Un corps lourd attaché au corps léger tombera moins vite que si le corps lourd tombait seul. La loi d’Aristote prédit donc une chose et son contraire.
Au début du XXe siècle, Max Planck, Niels Bohr et d’autres s’intéressent particulièrement à « l’infiniment petit », ce qui prendra le nom de « physique quantique ». Max Planck s’aperçut que la lumière émettait des rayonnements ’discontinus’, par paquets, que l’on appelle quanta. Un ’quantum’ (qui signifie ’combien’) constitue le plus petit fragment de matière. La matière subatomique a une double propriété ’ondulatoire’ et ’particulaire’. Le débat sur cette dualité onde-corpuscule est très ancien, déjà connu chez les savants musulmans au Moyen Âge, surtout dans les œuvres d’Ibn Al-Haytham (connu comme Alhazen) (1).
La physique quantique est considérée comme une théorie probabiliste, le physicien danois Niels Bohr (1885-1962), se demandait comment l’on pouvait identifier la position et la vitesse d’un électron. Werner Heisenberg (1901-1976) établit une théorie appelée « le principe d’incertitude d’Heisenberg », ce dernier affirme qu’il est rigoureusement impossible d’établir en même temps la position et la vitesse d’une particule, d’où l’introduction du terme de ’probabilité’.
Une particule peut se trouver dans différents états à un même moment : c’est ce qu’on appelle le principe de superposition d’états. De même, des particules jumelles restent indissociables dans un état intriqué, même à de grandes distances, des physiciens chinois ont réalisé 2017 des expériences de téléportation quantiques entre deux paires de photons distants de 1400km. Cette expérience ouvre la voie à la science-fiction et émet une hypothèse sur la possibilité d’une téléportation humaine. (2).
La théorie des quanta nous interroge sur le libre-arbitre et le déterminisme. Albert Einstein (1879-1955), s’opposa à Niels Bohr sur cette question d’incertitude et de hasard avec cette phrase devenue célèbre : « Dieu ne joue pas aux dés ».
En physique quantique, un point fondamental à souligner est le contexte de la mesure, c’est-à-dire l’appareillage extérieur à l’observateur qui permet d’obtenir ces propriétés. L’observation peut changer les propriétés d’une particule. La propriété aurait lieu au moment de l’observation, pour les physiciens quantistes c’est l’observation et la mesure qui agissent sur l’état bien qu’il existe une autre voie spiritualiste qui voit dans une telle possibilité : la manifestation de la volonté divine. Dieu est présent dans le monde dont Il ne cesse de « renouveler la création » à chaque instant.
Einstein, avec la relativité générale, théorise pour « l’infiniment grand » qui explique les interactions des structures massives, comme les étoiles et les planètes, selon sa théorie le temps et l’espace sont une seule grandeur et la géométrie de l’espace, est rendue comme une structure élastique déformée par la présence, en son sein, de Masse-Énergie (3).
Notre Univers est élastique : si on le secoue à une extrémité, il vibre et la secousse se propage jusqu’à l’autre bout. Ces vibrations déforment l’espace-temps, ces vibrations sont appelées les ondes gravitationnelles, leur existence a été prédite par Albert Einstein.
Une onde gravitationnelle est déclenchée par un événement gravitationnel cataclysmique. La fusion entre deux trous noirs qui s’est produite il y a un milliard trois cents millions d’années a déclenché l’onde gravitationnelle, l’équivalent en énergie de trois masses solaires s’est totalement transformé en ondes qui a atteint la Terre le 14 septembre 2015, après avoir traversé une grande partie de l’Univers. Le laboratoire américain LIGO a découvert ces perturbations, ainsi une nouvelle astrophysique est née et notre connaissance de l’Univers en sera à jamais bouleversée. Nous entendons l’Univers selon l’expression Yves Meyers (4)
La théorie des ondes gravitationnelles remet en cause le calcul géométrique euclidien dans un espace rempli de matière, le calcul euclidien reste valable dans un espace considéré comme vide. – Au sujet du vide du « rien » ou vide, aurait-il une existence ? Frank Close nous rappelle les débats philosophiques, de l’Antiquité à la Renaissance, autour de cette notion : le « rien », a-t-il une existence ? Il nous entraîne alors dans ce que la physique moderne a de plus étrange : le contenu du vide. Alors que la physique classique a admis l’existence du vide, la physique moderne remet en cause cette idée : il existe des champs (électriques, magnétiques, gravitationnels) dans le vide ; peut-on alors encore parler de vide ?
Ce sujet a suscité beaucoup de débat au Moyens Âge chez les savants musulmans qui considéraient que le vide n’existe pas, l’univers est rempli.
La théorie quantique a ouvert le champ des découvertes des technologies modernes, (Ordinateurs, et peut être prochainement des ordinateurs quantiques, lasers, horloges atomiques, imagerie médicale, etc…), est-ce la finalité est de domestiquer les découvertes à travers de nouvelles avancés technologique matérielles vide de sens existentiel.
Les sciences modernes ne croient pas dans leurs majorités aux révélations et à la transcendance, le débat entre science et métaphysique est délaissé. La science prône une hégémonie, ne tolère pas d’espace de dialogue entre science et métaphysique. Le monde moderne impose une horizontalité matérialiste, qualifier de « scientiste ». La science y opposera un déterminisme horizontal et se positionne comme seule capable d’appréhender le réel, aucune autre réalité n’est envisageable autre que la réalité empirique basé sur les équations mathématiques. George Saliba fait remarquer que les astronomes musulmans étaient pleinement conscients que « toute modélisation mathématique n’a pas par elle-même de sens physique, et qu’elle n’est qu’un langage parmi d’autres pour décrire la réalité physique. »
La perspective fondamentale de l’islam est celle de l’affirmation de l’unicité divine (tawhîd) qui assure que tout savoir véritable reconduit à Dieu. En conséquence, il ne saurait y avoir de désaccord entre les données produites par la connaissance du monde et celles qui sont apportées par la révélation. Dans l’introduction de son œuvre intitulée Le juste milieu dans la croyance, l’imam Ghazali montre comment « concilier les exigences de la Révélation avec les nécessités de l’intelligence, en réalisant qu’il n’y a aucune opposition entre la Loi révélée et la Vérité intelligible ». Selon l’enseignement de l’imam exposé dans le Livre de la Science, lorsque l’homme oublie la réalité de la connaissance supra-rationnelle, à laquelle il est pourtant en mesure d’accéder, il réduit sa compréhension de la religion au seul niveau de la raison humaine et logique. Cette vision restreinte et réductrice dégénère au point de rejeter tout ce qui dépasse le simple savoir rationnel en la matière.
- (1) Ines SAFI : Scientifique, ancienne élève de l’Ecole polytechnique, chercheuse au Centre national de la recherche scientifique en physique théorique.
- (2) https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/physique-teleportation-quantique-bat-nouveau-record-distance-1400-km-38796/
- (3) Damour THIBAULT : Physicien théoricien français, Professeur permanent à l’IHES, connu pour ses travaux novateurs sur les trous noirs, les pulsars, les ondes gravitationnelles et la cosmologie quantique
- (4) Yves MEYER : Mathématicien français, lauréat du prix Abel 2017 « pour son rôle majeur dans le développement de la théorie mathématique des ondelettes ».
- (5) George Saliba, A History of Arabic Astronomy, 1995, NYU Press, New York.
Selon moi, Nasrya simple citoyenne du monde , musulmane : Dans le vide, Il y aurait l’invisible qui agirait en énergies positives ou négatives selon nos pensées, nos intentions, nos attentes…le rien n’existerait donc pas.
Je précise une quand je dis que le rien dont je parle ne concerne que celui entre soi et l’univers.
Mais Le rien existerait ce que l’on décide de mettre entre soi et l’autre à la suite d’une action ou d’une création, d’un message sans retour, sans réponse, sans commentaire… Rien… Attente mais rien n’arrive. Donc entre l’homme et l’homme le rien existe… Est-ce spécifique aux relations humaines ?