La meilleure façon de parler du changement, c’est d’agir et de créer une dynamique d’actions dans notre réalité de tous les jours. Je voulais d’abord revenir dans cet article sur les contours du concept. La thématique du changement a toujours été présente dans le fonctionnement des sociétés humaines, elle devient un champ de réflexion et de recherche, partant de la religion , passant par la philosophie, la sociologie , l’économie pour attérir dans le champ politique. Rappelons nous tous de la campagne d’Obama basée sur le message «Yes, we can ».
Le dictionnaire de philosophie définit le terme comme « une transformation quantitative ou qualitative d’une même réalité, autrement dit le remplacement d’une réalité par une autre au sein d’un même espace ». Sur le plan psychologique ou social , cela signifie le passage d’un état A vers un état B, qui se traduit souvent par le changement de comportement et de culture.
Le changement est l’une des constantes de la vie, c’est un état de devenir permanent, c’est ce qui sépare l’ancien du nouveau. L’homme par nature fuit le mal-être et est en quête du bien être, j’ouvre ici une parenthèse – pour s’interroger sur la réalité du bien être dans nos lieux de travail, d’apprentissage et d’éducation, réduit à des espaces de capitalisation matérielle et d’envie d’autorité, alors que les moments de vacances représentent pour chacun de nous des espaces de liberté ou chacun a le droit de faire ce qu’il veut, cette liberté pour la conquête du bien être est limité dans le temps-.
L’être pensant, l’Homme est responsable de situations de dégradation de la nature et de la condition humaine, le chaos de notre société et en chacun de nous. Pierre RABHI (1) rappelle que le premier maillon de l’action de changement est de prendre conscience de notre inconscience. La conscience nous élève vers le rang de responsabilité, qui à son tour nous sensibilise pour prendre des engagements à travers des actions. De nos jours, on parle du concept de durabilité, qui signifie sur le plan moral et éthique, limiter sa surface d’égoïsme et penser à l’autre.
Le changement n’a de sens que s’il est suivi d’un agir. Emannuel KANT (2) disait qu’une pensée qui ne produit pas une action, n’est pas une pensée. Malek BENNABI (3) lui fait sa critique particulièrement aux sociétés majoritèrement musulmane, en déclarant que « On ne pense pas pour agir, mais pour dire des mots qui ne sont que des mots ». Il est important d’avoir une vision claire de la situation dans laquelle on évolue pour ensuite savoir ce qu’on veut faire, et le traduire par des actions dans la réalité de tous les jours.
Le changement est la capacité de transformation aussi bien individuel qu’à l’échelle de société. Le changement ne se décrete pas, c’est une pensée qui doit être non violente, ne condamne pas l’autre, reconnait et accepte ses propres limites, cherche la complémentarité et encourage les initiatives d’agir, encourage l’action collective, cela ne veut pas dire perdre le droit à l’esprit critique et le devoir de résistance face à l’inacceptable au sens éthique et moral.
La pratique du changement passe par des méthodes de conduite de changement, au niveau de l’individu comme au niveau du groupe. Ceci commence d’abord par la compréhension de la culture des acteurs, et analyser leurs résistances, identifier les facteurs de motivation et les outils de formations, , travailler avec des petits groupes, construire un exemple qui démontre le comportement souhaité, ensuite présenter l’exemple à des groupes en formation.
- KANT : Philosophe Allemand (1724 -1802)
- Pierre RABHI (1938) : Agriculteur bio, romancier et poète français, fondateur du mouvement Colibris
- Malek BENNABI : Philosophe et Sociologue Algérien (1905-1973)
Noreddine ZIANI